Association du patrimoine de
ROUESSÉ-VASSÉ
Colombier de Vassé
Ce colombier de pied est l’un des plus importants de la région à la fin du 16ème siècle et au début du 17ème siècle. Il faisait parti de nombreux bâtiments formant à ce siècle le hameau de Vassé.
Le colombier faisait l’objet d’un droit typiquement féodal dont le caractère variait selon les régions. Les efforts de jurisprudence interdirent que les colombiers soient élevés ou maintenus sur une roture. Donc, jusqu’à la Révolution, seuls le clergé et la noblesse avait le droit de posséder un colombier qui se dressait à proximité de l’entrée du monastère ou du château. Le droit de colombier, facteur d’inégalités, fut supprimé par le décret du 5 mars 1790.
LES COLOMBIERS DANS L'HISTOIRE
A QUOI POUVAIT SERVIR LE COLOMBIER ?
Au-delà du symbole de richesse et de puissance pour le seigneur, le colombier restait un lieu d’élevage et de nourriture. Les pigeons constituaient victuailles et garnissaient banquets et autres agapes des plus riches. Mais l’édifice servait aussi à récupérer la fiente des oiseaux. La colombine constituait, de fait, un très bon engrais organique de première importance dans l’économie rurale de l’époque. Elle était d’ailleurs répartie en même temps que les terres lors des successions.
L'ARCHITECTURE DU COLOMBIER DE VASSÉ
Le colombier est construit comme une tour de château. Ses murs en maçonnerie sont épais, avec une seule ouverture à la base, la porte d’entrée. La charpente à l’impériale ou dite « prussienne » est remarquable tant par la qualité des poutres que par leur agencement. Elle supporte une toiture en forme de dôme ou conique, et couvert d’ardoise disposées selon leur forme (rectangulaires, losangiques ou arrondies). Cette toiture est d’autant plus mise en valeur, avec un remarquable épi de faîtage en terre cuite situé à la pointe du colombier. Nous pouvons ensuite voir une lucarne ou une fenêtre d’envol sur la partie supérieure du colombier, elle est orientée vers la Vègre (rivière sarthoise) pour faciliter et permettre aux pigeons d’aller et venir et de subvenir à leurs besoins.
Le mur intérieur est tapissé de multiples cavités, appelées boulins. Chaque boulin sert de nid à un couple de pigeons. La forme particulière du boulin (avec un couloir permettant d’accéder à une chambre adjacente) mettait les oisillons à l’abri du va-et-vient des parents. On pouvait y accéder grâce à des échelles verticales attachées à des traverses.
La grandeur de l’édifice et sa capacité d’accueil dépendaient de la superficie des terres possédées par le seigneur (1 boulin = 1 arpent de terre). Le nombre de boulins était un signe extérieur de richesse. Le colombier de Vassé abrite près de 2000 boulins.
RESTAURATION DU COLOMBIER
Le colombier de Vassé tombant en ruine, fut restauré en 2001 par la commune de Rouessé-Vassé grâce à la souscription de « 2000 Nids d’Amour pour la Saint Valentin 2000 ». Avec cette restauration, le colombier fut désigné « Trophée du Patrimoine de Pays » en 2002 par la Région des Pays de la Loire. Ainsi, l’architecture préservée du colombier de Vassé, fait de lui, l’un des plus beaux de la Province du Maine.
AVANT
APRÈS